HISTORIQUE
Il y a longtemps, très longtemps, AVION était un tout petit village caché au milieu des bois et des marécages de la Goelle. A l’époque notre ville ne s’appelait pas Avion, en 1104 elle s’appelait AVIUNS, en 1275 AVIONE. En 1213 Avion et les environs furent dévastés par l’armée du Comte de Flandres. En 1302 il est mis à feu et à sang par l’armée Flamande, en 1478 par les armées de Louis XI, en 1454 il est occupé par une garnison Espagnole de Charles Quint. En 1648 c’est la bataille de Lens. Les armées de CONDE investissent Lens et les environs. Situés sur le chemin des armées durant des siècles nos ancêtres n’échappèrent pas aux affrontements de la guerre. Le sort d’avion fut toujours étroitement lié à celui de Lens, il dépendit de son baillage jusqu’à la révolution de 1789. Rappelons qu’en 1914-18 Avion fût totalement rasé. En 1939-45 il souffrit à nouveau des bombardements.
Connaissant au fil des années de nombreuses guerres et invasions, « Avion » possédait deux châteaux et une église romane qui fut détruite, en partie, une première fois par les espagnols en 1620, et, complètement lors de la guerre de 1914.
Au XVIIème siècle le territoire d'Avion s'étend sur 1075 ha, au centre sur 25ha se trouve le village dominé par le clocher de l'église St Denis construite en 1150 et le moulin à vent. Le Pas de Calais actuel se trouvait sous domination Espagnole jusqu'en 1659, c'est lors d'une des batailles où s'affrontaient Espagnols et Français que l'église fut détruite. Elle fut reconstruite en 1680 par Matthias Leroy lieutenant d'Avion, le cimetière se trouve autour de l'église.
Les cultures : blé, seigle, orge, avoine et oeillette (céréale servant à faire de l'huile). Le marais d'Avion (l'actuel parc de la Glissoire) s'étend sur 20ha.. Les Avionnais vécurent longtemps de la culture et de l’élevage. Ils avaient pour habitude de se chauffer avec de la tourbe qu’ils « tiraient » des tourbières situées prés du marais d’Avion.
En 1714, le seigneur d'Avion est Antoine Guillaume Roergas. En 1759, pour faciliter l'impôt surnommé le vingtième, Avion est divisé en 12 cantons, ce sont les principaux lieux-dits. En 1771 la seigneurie est confiée par lettres patentes du Roi Louis XV en marquisat d'Armolis, le marquis épousera l'année suivante Marie Euphrosine d'Imbert avec qui il eut 4 enfants. Le marquis possède le Château Blanc à Avion et un hôtel particulier à Arras. Le Château Blanc est dénommé ainsi en raison des pierres calcaires utilisées. Le moulin à vent pour le blé appartient à Pierre François Sénéchal censier d'Avion (censier : personnage important d'une commune qui récoltait le cens, redevance annuelle). Le deuxième moulin servait à faire de l'huile. A la veille de la révolution 80% de la population vit du produit de la terre, Avion comptait alors 850 habitants et 347 ont moins de 18 ans, seuls 20 avionnais savent lire. En 1790 le marquis meurt et sa veuve est contrainte à quitter le pays avec ses enfants. Suite à la révolution le château est vendu et confisqué. Le curé à cette époque est le personnage le plus important du village, c'est l'abbé Fossiez qui tient cette place depuis 1781, il est aidé dans sa tâche par un bedeau. En 1790 Joseph Leroy devient le maire de la première municipalité, et c'est faute de place que la première réunion du conseil se fit dans l'église.
C'est à la fin du XIXème siècle qu'Avion entra dans la vie minière, et connaîtra son essor, le 10 novembre 1890, il fut donné le premier coup de pioche du premier puits qui atteindra son charbon à 440 mètres, le 4 bis lui sera terminé le 23 Décembre 1894 à 455 mètres. On raconte encore que les mineurs du fonçage dès qu’ils rencontrèrent la première veine de charbon remontèrent une énorme gaillette qu’ils promenèrent dans les rues d’Avion, en s’arrêtant aux cabarets pour boire des chopes. Immédiatement avant la guerre en 1912, est décidé le fonçage de la fosse 7, mais c’est seulement en 1920 que les travaux seront entrepris et le puits mis en service en 1924. Tout autour du bourg des groupes de maisons prennent racines, les fameux corons du Nord, à l'époque ils n'avaient pas encore cette appellation on les appelait des pits. Mais au sein de ces fameux corons on y retrouve une chaleur, une camaraderie et une solidarité caractéristique de la région et des corporations où le travail y est plus dur, plus difficile qu'ailleurs.
NAISSANCE et ESSOR d’AVION
En cours
Avion, comme son origine latine d’avis (oiseau) l’exprime, allait prendre son envol. C’est à proximité de la rivière la Souchez et du ruisseau la Glissoire que le développement d’Avion prend souche, littéralement. Là en surplomb du marais, un premier puits est creusé qui touche son premier charbon 4 ans plus tard. La fosse 5 de Lens était née. Deux autres fosses initiées en 1890 suivront : le puits 4 et 4 bis. Le travail en surface laisse place au travail en profondeur la loque de fosse remplace la blouse du paysan.
La tragédie de Courrières sera la plus tragique expression de l’exploitation minière, il faudra le souffle d’une explosion qui emportera plus de 1000 vies pour porter au grand jour les terribles dangers du fond.
Deux corps de métier seront la cheville ouvrière : le mineur et le cheminot. Le hameau est devenu village puis coron de mineur et se double avec la cité des cheminots.
La grande guerre laissa Avion rase et la vitalité de la région en haillons. Après l’exode, les habitants logent dans des caves ou des baraquements de fortune en demi-lune. Le sol est meurtri, pétri de tranchées, boyaux et galeries noyées d’eau. La majorité des fosses sont sinistrées, déchiquetées dans un chaos de ferraille.
L’essor est brisé mais la paix retrouvée insuffle une ardeur nouvelle et chacun se met à la reconstruction. Les jardins fleurissent, les corons s’agrandissent et possèdent désormais l’eau courante et l’électricité. La production se modernise et la mine connaît un nouvel essor. Bientôt des milliers de familles polonaises affluent de leur pays brisé par la guerre.
Ces nouvelles communautés d’hommes et de femmes aspirent au bonheur. Les initiatives locales et nationales prouvent que l’époque est au social. La vie associative se développe, les écoles se multiplient, la santé publique devient un souci majeur. Une maternité voit le jour.
Désormais, tout le monde sait que les premières bases du système de protection sociale sont les fruits du travail et des « luttes » des mineurs.
1939-1945 La seconde guerre mondiale
D’un coup, d’un seul, la « drôle de guerre » succédait à la Grande Guerre ! Un conflit dont nul ne voulait et surtout pas les Avionnais qui avaient déjà payé un lourd tribut pour remettre la ville sur la voie de la prospérité. Le pays va basculer, victime d’une attaque foudroyante. Jetés sur les routes d’exode, femmes et enfants, poussant leurs biens et charrettes à bras fuient. Les Allemands progressent à la vitesse de l’éclair et mettent Avion sous la coupe de l’horreur, sous la botte Allemande.
Avion se retrouve vite au cœur de la résistance et c’est l’armée de l’ombre qui recrute des anonymes. Le courage et la ténacité d’une population se manifestent au grand jour, la force de dire non à l’exploitation, les femmes manifestent face à l’occupant et Avion au cœur de la guerre est frappée de grèves minières. Ces femmes réclament un meilleur ravitaillement, car les hommes souffrent au fond, mobilisés à l’extraction du charbon sans matières grasses ni savon. Le 27 mai 41 la direction du syndicat lance le mot d’ordre de la grande grève historique du bassin minier.
La répression sera terrible, les forces de collaboration paieront à la mort sa ration de prisons et camps de concentration. Tous partisans, ménagères, mineurs, cheminots combattent dans l’ombre, l’ennemi les nomme terroristes. Beaucoup sont dénoncés, torturés, déportés, fusillés, décapités, ils paieront souvent de leur vie.
Au mois d’août 1944 se lève l’insurrection d’Avion comme dans toute la nation. Les bombes tombent par vagues successives, il fait jour en pleine nuit c’est partout la fureur et le bruit ! Les cités sont touchées, les civils périssent sous les décombres d’une ville en ruines. Pour la seconde fois, la ville paie d’un lourd tribut d’horreur le prix de la liberté.
Le 2 septembre un char Anglais pénètre dans la ville, Avion laisse éclater sa liesse et attend le retour des prisonniers, l’angoisse des rescapés des camps.
Les Avionnais sont sinistrés mais savent qu’ils seront les artisans de la reconstruction de la ville.
1945-1980 La renaissance
AVION libérée, il faut panser la terre, combler les cratères, creuser les tombes, relever les décombres pour loger les survivants. Les houillères, les chemins de fer se mobilisent. Les Avionnais retrouvent un toit. La bataille du charbon commence, Avion se fait un devoir de le fournir au pays. Les compagnies des Houillères sont nationalisées et les mineurs voient leur statut s’améliorer, la silicose est reconnue, les soins médicaux sont gratuits, avantage en nature, régime de retraite, garanties de salaire et bourses d’études….
Quelques années après les Houillères portent atteintes aux acquis récents, la réaction est immédiate et le 04/10/1948 le bassin minier est paralysé. La mine est assiégée et Avion est de nouveau occupée ! Après deux mois les mineurs cèdent sans que rien ne leur soit concédé.
Les temps d’après guerre ont aussi leurs lendemains qui chantent. Une forte hausse des naissances incite chacun à la renaissance. Avion impulse une politique ambitieuse de logement et d’enseignement. En vingt ans, groupes scolaires, maternels, classes agrandies se multiplient. Avion construit son premier lycée. Il ne s’agit plus de reconstruire mais de bâtir. Un grand projet d’urbanisme vise l’implantation d’une zone d’habitat moderne. Ainsi le quartier de la république voit le jour et plus de 2000 logements voient le jour mais aussi de nombreux équipements sportifs et de loisirs. Ce projet permet à la ville de reprendre aux houillères la maîtrise des eaux usées, un château d’eau s’érige. Avec le concert avec d’autres communes que se réalise la rocade minière et avec l’aide de souscriptions que se construira l’hôtel de ville, mais victime d’affaissements miniers, la mairie menaçait ruine.
Le nouvel édifice sortait de terre après d’âpres luttes auprès des institutions.
Derrière la fosse 5, une rue percée de trous, des dépôts d’ordure sur un marais nauséabond. Avion et Lens refusent de laisser à l’abandon le cœur même du bassin minier. Un syndicat intercommunal décide en 1971 la création d’un parc de loisirs « LES GLISSOIRES ». Les terrils sont aménagés, près de huit cents arbres sont plantés, on empoisse les étangs. La nature retourne à la nature, 50 hectares de marais deviennent lieu privilégié des migrateurs, des pêcheurs, un lieu de détente. Les Glissoires résument à elles seules l’évolution d’Avion. Peu de promeneurs ne savent que jadis à cet endroit se ramassait la tourbe, à 700 m sous terre, on arrachait le charbon
Ne pas laisser de quartiers à l’abandon, permettre à chacun l’accès à un logement décent, donner aux Avionnais un cadre de vie agréable, tel est le gigantesque chantier auquel la municipalité travaille chaque jour.De nouvelles résidences voient le jour, de nombreuses cités sont rénovées, le quartier de la République a renoué avec la modernité. Il serait vain, voir vaniteux, de lister l’ensemble des réalisations. Il suffit de savoir que l’on peut désormais vivre, étudier, se rencontrer, se détendre dans le cadre de son quartier sans avoir à parcourir la ville.
La poursuite du chantier des « Glissoires » permet d’offrir à la population un parc de loisirs dont la réputation s’étend à de nombreuses régions et donne un exemple parfait de reconquête de friche minière.
Le village du début du siècle est devenu une ville de 18 000 habitants ou il fait bon vivre, ouverte ou il est important de le souligner, nul n’a besoin de gagner les autres villes pour accéder aux loisirs, à la culture, aux sports, les activités sportives qui ne sont pas limitées par l’argent.
La médiathèque accueille les scolaires, le public sans qu’il soit obligé de s’exiler pour se cultiver, ainsi le « Familia » né entre les deux guerres est désormais classé salle »Art et essai » . Ainsi, les traditions républicaines se fêtent au son d’Harmonies créées au début du siècle. Avion est une ville musicale qui atteint son point d’orgue lors de son festival annuel. Cols bleus, Trompettes et Cors, Voix sans frontière, Harmonie.
Le centre de formation du Racing Club de Lens se dessine à l’horizon, le développement de la zone de loisirs, sont de nouveaux combats à mener, c’est le présent d’Avion qui s’écrit dans un même dynamisme, une même harmonie entre les élus et la population.
DIFFERENTS MAIRES DEPUIS 1871 :
1871-1881OPIGEZ Etienne
1881-1894 PIERON Victor
1894-1897 VIREL Louis
1897 FAUQUEUR Nicolas
1898-1900 VIREL Louis
1900-1901 DELCOURT Octave
1901-1904 LEFEBVRE François
1904-1919 DELCOURT Octave
1919-1920 DELCOURT René
1920-1935 DUVIEUXBOURG Pierre
1935-1949 PARENT André
1949-1951 LEFEBVRE Pierre Joseph
1951-1957 CAPRON Amédée
1957-1985 LETOQUART Léandre
1985-1990 POLY Jacqueline
1990-2009 ROBITAIL Jacques
2009-TELLIER Jean-Marc
REMERCIMENTS
Merci à M. Robitail maire d’Avion ainsi que le personnel d’archives, pour leurs contributions, les documents qu’ils m’ont fournis.