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D'où vient le mot guinguette?
Historique Endroit convivial Les canotiers

 

 

 

 

 

Le but de cet article succinct est la sauvegarde des Guinguettes, de la «  musette » les musiques populaires et de l’accordéon. C’est notre patrimoine culturel longtemps ignoré, il doit se développer non seulement dans son département d’origine le Val-de-Marne mais surtout dans toute la France. Mon...votre but est notamment de le faire connaître.

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D’où vient le mot guinguette ?


Dans la littérature et dans les dictionnaires, on dit parfois le verbe guiguer, c'est-à-dire sauter qui renvoie à la gigue, donc à la danse.
Le Petit Larousse donne guinguet, signifiant étroit.
Emile Littré cite cette étymologie mais associe guinguet à vin aigrelet. Cette étymologie, la plus couramment proposée, renvoie au vin aigrelet - donc peu cher.

La définition de la guinguette même pose problème ; d'après les sources consultées, on s'aperçoit que deux types de définitions se concurrencent : une série renvoie au vin consommé, l'autre évoque plutôt la danse. La définition de Larousse accorde les deux approches : « Guinguette : établissement situé hors des villes, où les gens du peuple vont boire, manger et danser les jours de fêtes ». Les différents établissements n’utilisaient pas le nom de guinguette, mais des noms différents comme « Chez Gégène »  « le Robinson » « L’Ermitage »etc…. Endroits connotés positivement par la clientèle à l’inverse des patrons.



Historique des Guinguettes: origine


On sait que les guinguettes connaissent au XVIIIe siècle un grand essor. Paris, au milieu du siècle connaît un accroissement démographique important. Le vignoble d'Ile-de-France va augmenter sa production pour alimenter les débits de boisson que sont alors les guinguettes. Les guinguettes fleurissent dans les villages proches de Paris. Parallèlement, les bals publics apparaissent dans la capitale au XVIIIe siècle. Au début du XIXe siècle, on constate un glissement de sens du mot guinguette : plutôt qu'un débit de boissons, le terme renvoie maintenant à des lieux où l'on danse (cette remarque permet aussi d'accorder du crédit à l'étymologie guinguet pour vin aigrelet). Les guinguettes des environs de la capitale, notamment à Belleville, Montrouge et Bercy, vont bénéficier d'un large succès pendant le XIXe siècle. Cependant, à la veille de la guerre de 1870, ces établissements connaîtront le déclin. On pourra méditer aussi l'idée que l'urbanisation des villages annexés par Paris en 1859 a renvoyé les guinguettes plus loin. L'idéal de la guinguette n'est-il pas champêtre ? Cet exode économique échappe ainsi à l'impôt qui frappait marchandises et denrées.

Dans le même temps, les bords de la Seine et de la Marne attirent, dans la première moitié du XIXe siècle, les canotiers. L’industrialisation suscite un nouveau développement urbain et démographique de Paris. L’essor des moyens de transport, et notamment l’ouverture du chemin de fer, permet au Parisien de gagner les lieux de promenade : Bois de Boulogne et de Vincennes, les bords de Seine et de Marne, où l’on retrouve les guinguettes.

Des dizaines de guinguettes fleurissent alors, de part et d’autre de la rivière, sur les berges, reliées entre elles par de nombreux passeurs. Bien qu'il soit vraisemblable qu'une large partie de la population en jouissait déjà, les lois sur le repos dominical, en 1906, permettent à une population plus importante d'employés et d'ouvriers d'accéder aux loisirs. Pendant l'entre-deux-guerres, alors que les guinguettes de l'ouest parisien sont éliminées par l'industrialisation de la banlieue, les guinguettes des bords de Marne attirent une foule considérable.
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, les établissements des bords de Marne connaissent un nouveau succès. Cependant, un peu plus tard, les guinguettes vont progressivement connaître le déclin. Certaines se transforment en dancings, d'autres sont remplacées par des restaurants. Les bâtiments sont détruits peu après. Les guinguettes ferment leurs volets... Sans doute l'évolution des modes de vie explique-t-elle le recul des guinguettes :

Jusqu’en 1858 : c’était la campagne. On y chassait alors le lapin et le perdreau sur des terres ancestrales où subsistaient encore des fermes
1856-1859 : La révolution industrielle du chemin de fer. C’est ainsi que les Parisiens découvrent la campagne à deux pas de chez eux. A 11 kilomètres des tours de Notre-Dame de Paris, la nature est encore vierge. Plus pour longtemps


1860 : la première guinguette s’installe dans l’Ile Fanac à Joinville-le-Pont. origine
1864-1865 : les premiers canaux sur la Marne.
1870 : la guerre touche les bords de Marne.
1876 : La première société d’aviron s’installe sur la Marne.
1880 -1910 : Les premiers lotissements.
Ils ne s’appelaient pas encore promoteurs, mais lotisseurs.
1906 : L ’industrie cinématographique arrive à Joinville-le-Pont. L’hippodrome du Tremblay s’installe sur la commune de Champigny-sur-Marne.
1910 : La grande inondation du siècle.
1914-1918 : La Grande Guerre.
Tous ceux qui faisaient vivre la rivière sont partis sur le front. La plupart n’en reviendront jamais, si ce n’est à l’occasion d’une permission qu’ils viennent passer au bord de l’eau avec leurs camarades de tranchées.


L’Entre Deux Guerres. L’essor des bords de Marne est à son comble. Pour oublier la « Der des der », on se défoule au bord de l’eau. La Marne et ses berges sont noires de monde le dimanche.origine


1939-1945 : Une nouvelle guerre.
L’occupant interdit les réunions publiques et les bals. Les hommes sont à nouveau mobilisés. Les bords de Marne sont désertés. Toutes les fêtes sont supprimées.
Les années 1950 : Le dieu automobile arrive.
C’est la vraie fin des bords de Marne. La bicyclette avait déjà bien entamé la réputation du canotage.
1990 - 2000 : le renouveau des bords de Marne.
Une réelle prise de conscience depuis la fin des années 1980 laisse apparaître une préoccupation de sauver tout le patrimoine culturel, sportif, festif et patrimonial qui peut encore l’être. Mais c’est un sauvetage in extremis. C'est une de ces raisons que je publie cet article.

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Endroit convivial pour les loisirs:origine

On a déjà signalé le caractère champêtre lié aux guinguettes. Peut-être s'agit-il pour le public populaire de se rattacher à la terre. Mais c'est une campagne tout apprivoisée, une campagne urbanisée : les termes jardins et bosquets apparaissent comme arguments publicitaires sur les devantures. Arbres, tonnelles et pergolas créent de l'ombre et protègent du soleil. C'est tout un agencement dont il s'agit. Le mobilier, la distribution des espaces doivent permettre la mise en œuvre des différentes fonctions : manger et boire, danser, voir et être vu. Grande salle décorée s'ouvrant sur des terrasses étagées qui permettent de voir les danseurs et de regarder l'activité des plaisanciers sur l’eau. La variété architecturale retiendra l'attention. La guinguette des bords de l'eau, construite en terrain inondable, est fréquemment surélevée. Il peut s'agir d'une construction de bois, relativement sommaire. Les plus célèbres établissements se distinguent par une architecture pittoresque, qui rappelle là encore le style des villas des bords de Marne, qui, somme toute, sont une variété d'architecture balnéaire.
Il reste une clientèle particulière, liée à la criminalité, qui retiendra aussi l'attention car la tradition orale rapporte la présence de truands.origine


Il s'agit donc de danser, boire et manger. Passons sur le fameux Petit vin blanc, qui a donné à la mémoire collective la certitude que le vigneron local produisait surtout du vin blanc. L'anisette, à la mode dans les guinguettes, fait l'objet d'un rituel où intervient le sucre, l'eau et la cuillère percée. Quant à l'alimentation, matelote et friture semblent la règle : différentes recettes de matelote ont pu être retrouvées, faisant intervenir vin rouge ou vin blanc. Différents poissons sont utilisés : l'anguille, bien sûr, mais aussi carpes, barbillons ou brochets. La cuisine des guinguettes reste cependant liée à des spécialités simples : on n'y vient pas principalement pour la gastronomie.

Les établissements proposent toutes sortes de jeux et distractions. Certains offrent à leur clientèle une ambiance familiale et ludique : balançoires et agrès, courses de tonneaux, courses de vélos fantaisistes, jeux de boules et de quilles, tir à l’arc, jeux de cartes et dominos. On trouve aussi souvent les poids et les haltères. Le jeu de la grenouille est assez répandu : sur une caisse de bois, un plateau porte au centre une grenouille, la bouche ouverte ainsi que des orifices comportant des obstacles variés. Il faut lancer un palet. L’adresse du joueur lui permet de faire passer le palet par les orifices qui offrent le plus grand nombre de points. Très fréquemment, les guinguettes proposent des activités ludiques, qui font appel au corps.
Le grand attrait des guinguettes, c'est évidemment la danse. On sait que la valse, la polka, la mazurka et le scottish ont pris la place, dans le courant du XIXe siècle, des danses traditionnelles. D'autres genres musicaux viendront enrichir le répertoire : la valse musette, le tango, le swing musette. Les plus prestigieux établissements accueillent des orchestres. Parfois, une tribune est ménagée en hauteur, sans doute pour gagner de la place pour les tables et la piste de danse. On dit aussi qu'il suffisait d'enlever l'échelle d'accès pour empêcher les musiciens de se laisser distraire...

Nogent-sur-Marne a accueilli, à la fin du siècle dernier, une forte vague d'immigrés italiens, qui avaient apporté avec eux l'accordéon. C'est Louis Peguri, dont la famille a des attaches nogentaises, qui impose cet instrument dans les bals musettes parisiens.
Les guinguettes furent le terrain de prédilection de nombreux accordéonistes, venus soit d’Italie, soit de province, soit de la capitale. Tous ont eu ou ont encore à leur répertoire des chansons évoquant la grande période des guinguettes de la Marne.
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Il faut situer les guinguettes dans le contexte plus général des bords de Marne. Pendant la saison, des fêtes nautiques sont organisées dans chaque ville : à Joinville, à Nogent. Ces fêtes attirent des milliers de personnes sur les berges et sur l’eau, pour assister à des joutes, des courses d’aviron et des concours de bateaux fleuris qui animent alors les bords de la rivière. Sur la berge, des courses de tonneaux et des concours de fouets sont organisés. Les plaisirs de l'eau sont à la portée de tous : on loue toutes sortes d'embarcations. C'est donc toute une variété d'activités qui est proposée au public des bords de Marne.
Verra-t-on dans les guinguettes un loisir festif, vécu comme rupture avec le quotidien ou bien un loisir banal ? On constate qu'il s'agit de plaisirs de la corporalité : boire et manger, danser, jouer, chanter. Parmi les différentes ressources qui s'offrent au citadin pour ses loisirs, les guinguettes proposent une célébration cumulative de l'être-ensemble, un mélange de tous plaisirs corporels qui offrent une réappropriation de soi, de son temps. Le dimanche au bord de l'eau, c'est en quelque sorte l'invention d'une campagne, d'un en-dehors de la ville, pour se libérer un temps de son temps oppresseur.

Les Canotiers: origine


Dés 1830, l’imaginaire de la mer s’impose aux Parisiens qui vont sur l’eau. La barque séquanaise à fond plat ne leur suffisant plus, ils importent des ports de la Manche des canots à voiles, bientôt copiés et améliorés par les constructeurs de la capitale. Pour se promener à Paris et dans ses environs et courir les guinguettes, ils se costument en marins, ce qui leur vaut d’être raillés par la presse et les caricaturistes. Les canotiers de 1840, souvent des étudiants, des employés et aussi des artisans, s’associent en mutuelles pour louer ou acheter une embarcation. Leur « canotage », à la fois promenade et course à la voile et à l’aviron, n’est pas que l’ancêtre de la navigation de plaisance et des sports nautiques en France, c’est aussi le premier loisir moderne ».

Bien qu’existant déjà à l’intérieur même de la ville de Paris, les canotiers s’établirent dès le Second Empire sur les bords de la Seine, puis sur les bords de Marne. Une des excursions favorites consistait à effectuer le fameux « Tour de Marne », en partant du Pont Marie à Paris. La boucle de Saint-Maur, dont on commençait à voir les premiers pavillons s’élever, constituait un lieu paradisiaque, aussi sauvage que l’Amazonie.
Ces canotiers étaient de bons vivants qui ne pensaient qu’à s’amuser et à prendre du bon temps avec de jolies filles qu’ils emmenaient faire un tour en bateau pour voir la feuille à l’envers !
Peu à peu, lorsque les premières sociétés d’aviron émergèrent, la concurrence fut rude pour l’occupation de la Seine et de la Marne qui, souvent, ressemblaient à un théâtre de combat naval, avec toutes les injures qui fusaient de part et d’autre. Néanmoins, peu à peu, ce furent les sportifs, les « rowingmen », qui l’emportèrent sur les canotiers au chapeau de paille. Et les premières sociétés d’aviron se créèrent. origine

Des régates furent organisées dès 1834. Des joutes à la lance leur donnaient un air de fête, tout comme les défilés nocturnes aux lanternes vénitiennes et les feux d’artifice. L’été, chaque mercredi soir, un grand bac illuminé, « L’Union », tiré par 10 rameurs, chargé d’un grand orchestre, accompagnait toute cette flottille de bateaux.

La « Société des Régates Parisiennes » est créée en 1853 et impose des règlements aux compétitions souvent anarchiques de l’époque. Elle crée le Championnat de la Seine, qui sera considéré comme un Championnat de France jusqu’en 1876. Dans la foulée, le premier club d’aviron parisien est fondé, c’est le « Rowing-Club de Paris ».
Inévitablement, la rivalité entre ces sportifs et les canotiers traditionnels commença à éclater.

Message Personnel:

J'ai personnellement fréquenté le "Petit Robinson"et "l'Ile du Martin Pêcheur"(Région Parisienne)...Un seul mot FORMIDABLE!

Le 19 Avril 2015 je suis allé chez "Gégène" (photos ci-dessous), nous retrouvons cette ambiance digne des Guinguettes mais je suis déçu du manque de personnes, la salle à l'étage était fermée, une vingtaine de couples présents, je crois que ces endroits vont tous disparaitre et que mon goût prononcé pour ces endroits n'est pas partagé. Ce jour là nous nous sommes bien amusés, nous étions en groupe, bonne musique, bonnes prestations...personnel sympa.

Je suis allé voir le Petit Robinson à proximité, il est effectivement abandonné.

Façade Bar et première piste Photo prise de la première piste

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